L'histoire de l'abolition de l'esclavage à Saint-Barthélemy

Gustavia - Saint Barthélemy

... that Consummation which is this day proclaimed to the World,
« Slavery has for ever ceased to Exist in the Island of Saint Bartholomew »

... ce Couronnement qui est en ce jour proclamé au Monde,
« L'esclavage a cessé pour toujours d'Exister dans l'île de Saint-Barthélemy »

Ce sont là les termes utilisés dans la lettre de reconnaissance signée des « émancipés de la Ville (i.e. de Gustavia) » et adressée au Gouverneur suédois de Saint-Barthélemy en ce samedi 9 octobre 1847. Les « émancipés de la Campagne (i.e. du reste de l’île) » en auront fait autant ; les voilà, tous, enfin, "libres"...

-----------------------------------------------------------------------------------------------

Marie Françoise, 523 ème et dernière esclave émancipée (9 octobre 1847)

Elle se dénomme Marie Françoise, dite Mélanie, déclarée née à Saint-Barthélemy et âgée de 35 ans, ses « General conduct and character » ainsi que ses « Health Strenght and ability to work » ont été jugés « Good » ; il a été procédé à son évaluation à la demande de son propriétaire, M. Edouard Garin [Garrin], qui en demandait 120 $ (Spanish dollars / idem Gourdes courantes). Elle sera finalement évaluée à 100 dollars espagnols par le « Gradual Emancipation and Slave Appraising Committee [Comité d’Émancipation graduelle et d’Évaluation des Esclaves] » : son propriétaire s’en déclarera « content ». Elle est la 529ème et toute dernière esclave à avoir été évaluée à Saint-Barthélemy en ce 8 octobre 1847. Déduite une « Slave contribution [Contribution de

l’esclave] » à hauteur de 16 dollars espagnols, c’est en fin de compte une compensation de $ 84 que son propriétaire recevra dès le lendemain pour le rachat de son bien. Pour être tout à fait exact : aucune mention n’avait été portée le jour de l’évaluation, le 8, dans la colonne « Slave contribution », tandis que le 9, jour de compensation pour le propriétaire et d’affranchissement pour son esclave, il fut renseigné dans cette même colonne : « $ 16 amount given up by owner. »... et Marie Françoise de devenir la 523ème et dernière esclave de Saint-Barthélemy à être affranchie le 9 octobre 1847. Le cas de cette femme, les raisons de ses évaluation et émancipation tardives, sur lesquels nous reviendrons plus loin, étaient tout à fait symptomatiques de toutes les difficultés rencontrées alors pour se défaire du statut social d’esclave.

-----------------------------------------------------------------------------------------------Haut de page

La situation des esclaves de Saint-Barthélemy à la veille de l'abolition (partie I)

Pour parvenir à ces fins, la Suède avait donc décidé de dédommager les propriétaires et ainsi de racheter la liberté des esclaves dans son unique colonie. Dans un texte que Victor Schœlcher fit paraître dans la « revue indépendante » le 10 janvier 1847, et que le Comité de Liaison et d’Application des Sources Historiques a intégralement retranscrit ici : « ABOLITION DE L’ESCLAVAGE dans l’île suédoise de Saint-Barthélemy », l’abolitionniste, tout en se lamentant des lenteurs françaises en la matière, cautionne « le principe de l'indemnité qui sera sans doute admis pour l’abolition française : une réserve fort sage qui devra nous servir de modèle » et y justifie ainsi l’indemnisation des maîtres : « Quelque répugnance que l'on éprouve à indemniser un possesseur d'hommes pour lui arracher ses victimes, cela, cependant, nous paraît juste; car, à la honte éternelle de la civilisation, la loi ne lui a pas seulement permis d'avoir des esclaves, elle l'a encouragé même par des primes à s'en procurer le plus possible. (...) la société doit réparer ses crimes; »

Tout d’abord "initiée" dans une « Lettre Gracieuse » en date du 6 avril 1835 (ou 1836 ?) à l’attention des « États Généraux du Royaume », sous l’influence du « changement radical survenu aux Indes Occidentales en raison de l’heureuse décision du Gouvernement anglais », il faudra néanmoins attendre septembre 1840 pour que le "parlement" suédois (les États Généraux...) saisisse l’opportunité d’un débat sur le statut juridique de l’île, pour aborder la question sensible de l’abolition de l’esclavage à Saint-Barthélemy. Ces discussions au dit "parlement", qui seront en fait au nombre de deux, ont fait l’objet d’une étude par M. Birger Tommos dans le cadre d’une présentation au département Histoire de l’université de Stockholm, au printemps 1987 : « "Slaveriets avskaffande på S:t Barthélemy" Argument i den Svenska Riksdagsdebatten. ["Abolition de l’esclavage à Saint Barthélemy" Argumentation dans les débats au Parlement Suédois] » et qui servira ici pour en rappeler très succinctement les grandes lignes. Deux motions en tous points identiques seront dans un premier temps adoptées par les Chambres des Bourgeois et du Clergé, dès septembre 1840; considérant « qu’il serait digne des États du Royaume d’exprimer le souhait que la fin de l’esclavage dans la seule colonie de la Suède et que les moyens pour atteindre ce but soient tous deux préalablement l’objet d’une telle attention bienveillante », ces motions formulent au Roi de commander une enquête sur l’état de l’esclavage dans l’île de Saint-Barthélemy et sur les moyens utiles à l’abolition de celui-ci. Après examen par le « Allmänna Besvärs- och Ekonomi utskottet [General Appeal- and Economical Committee] », la première discussion (en session 1840-1841) se ponctuera par une lettre commune des quatre Chambres du "parlement" / États Généraux (Paysans et Noblesse en plus des deux déjà citées) à l’attention du Roi de Suède, datée du 30 avril 1841, approuvant l’abolition de l’esclavage à Saint-Barthélemy et l’exhortant à mettre tout en œuvre pour son

accomplissement : « Adress of the Swedish Diet to His Swedish Majesty, respecting the Abolition of Slavery in the Island of St. Bartholomew.
Stockholm, April 30, 1841.
Representation having been made to the Diet of the Kingdom, that fears are entertained of the Slave Trade being still carried on in the Island of Bartholomew, although, by Treaties with England, of the 6th November, 1824, and with France, of the 21st May, 1836, Sweden has joined the Alliance which seeks to suppress the same; and in spite of all such commerce being forbidden, under pain of death, by your Majesty's gracious Decree of the 7th January, 1830, and the Supplement thereto of the 1st March, in the same year, the Diet felt it their duty, from principles of humanity and justice, herewith humbly to pray your Majesty, that your Majesty would be graciously pleased to consider by what means slavery may be abolished in the Island of St. Bartholomew; and that your Majesty would be pleased to adopt all such measures as may be convenient and suitable for accomplishing a purpose so important.
And the Diet will ever, &c.
»

L’auteur de cette étude met surtout en avant qu’il n’aura pas été retenu de justification économique à cette décision, et contrairement aux débats ayant préfiguré l’abolition de l’esclavage dans les colonies britanniques en 1833, il aura exclusivement été question, en Suède, de morale : « humanity and right » ; il en allait avant tout de la renommée de la Couronne... Il restait alors à définir comment l’esclavage serait aboli dans l’île suédoise : la seconde discussion, beaucoup plus âpre, lors de la session de 1844-1845, statuera des conditions financières de sa mise en oeuvre.

Alors sollicité par le Roi de Suède dans une « Dépêche Gracieuse » signée du 13 octobre 1840, arrivée le 22 décembre un Atlantique plus loin, le Gouverneur suédois de Saint-Barthélemy, James Haarlef Haasum, ne répondra que trois mois plus tard : l’île est alors en proie avec une épidémie de fièvre maligne particulièrement dévastatrice, et le gouverneur lui même s’en trouve « accablé ». Son « Très humble rapport N° 177 », en date du 29 mars 1841, constitue un "témoignage" exceptionnel à plus d’un titre et qui a pour la cause été intégralement retranscrit par le Comité de Liaison et d’Application des Sources Historiques. Il semble néanmoins à peu près clair que ce ne soit pas ce rapport précis qui servira avant tout de guide à l’abolition de l’esclavage à Saint-Barthélemy, mais plutôt une lettre du même Haasum en date du 9 juin 1842, soit plus d’une année plus tard, adressée au Département colonial directement de Suède où le gouverneur suédois avait obtenu permission de se retirer afin de se rétablir de ses nombreuses rechutes fiévreuses, mais dont le contenu reprend en grande partie celui de ce même très humble rapport N° 177...

-----------------------------------------------------------------------------------------------Haut de page

La situation des esclaves de Saint-Barthélemy à la veille de l'abolition (partie II)

Nous noterons d’abord la mention, en toute fin de rapport, d’une Ordonnance Royale « qu’on a publié dans les Iles Danoises vers la fin de l’année passée, concédant le droit à l’esclave d’acquerir sa liberté moyennant une compensation pour sa valeur au propriétaire, passant les principes pour la fixation de cette valeur comme pour l’expropriation de l’Esclave en général et limitant le droit de punition » et que la demande du gouverneur « d’adopter quelques uns de ces paragraphes, modifiés selon les circonstances qui ne ſont pas identiques avec celles des Iles Danoises dans le cas que l’émancipation sera retardé même pour longtemps dans cette Ile » sera suivie d’une « Ordonnance de Sa Majesté le Roi de Suède et de Norvège, relative à l'amélioration de la condition des esclaves à Saint-Barthélemy », en date du 6 septembre 1842 (Nota Bene. Il s’agit bien de la même Ordonnance commentée, mais datée à tord du 14 octobre 1843, dans le texte de Victor Schœlcher). Dans son très humble rapport N° 199 du 19 décembre 1842, le Gouverneur suédois informera avoir fait promulguer à Saint-Barthélemy par une proclamation du « 1er courant » cette Ordonnance Royale « réglant les droits et les devoirs des esclaves », et saluera cette « mesure philantropique » tout en « espérant que les États Généraux à l’aſsemblée prochaine voudront bien la completer en accordant la somme nécéssaire pour leur emancipation. »

La description donnée des esclaves de Saint-Barthélemy en 1841, « meilleur que celle de la même claſse dans toutes les autres Iles (...) et (...) encore sous certains rapports à celles de population laborieuse, recemment affranchie des Colonies Anglaises et même de quelques pays en Europe », bien que loin d’être encore "idyllique" à la lecture entière du dit rapport, retiendra avant toute chose l’attention en Suède et occupera une place centrale dans les débats qui suivront au "parlement" (session de 1844-1845) dans la mesure où le Gouverneur Haasum posait comme condition indispensable que les esclaves soient rachetés à leurs propriétaires et renseignait pour somme globale à débourser une fourchette de Ctes $ 97538 à $ 121650 (exprimée en Gourdes courantes / idem Spanish dollars / change : 1 "Gourde ronde" vaut 1,25 "Gourdes courantes").
Un point important doit être à présent souligné : si dans l’état actuel des recherches en archives, ce rapport du Gouverneur Haasum ainsi que les deux autres, retranscrits pour partie, car liés au sujet concerné ici : N°211 (1843) & N° 215 (1844), sont ceux qui se trouvent dans le fonds suédois de Saint-Barthélemy, et de fait des "doubles" qui ont à l’époque été conservés à Saint-Barthélemy, la seule garantie que ces rapports soient bien arrivés à leur destinataire en Suède, est bien d’en retrouver le pendant dans les archives de Suède, ce qui a été le cas par M. Jean Benoist s’agissant du rapport N° 177... Toutefois M. Birger Tommos, pour son analyse de la description de la situation des esclaves à Saint-Barthélemy par le Gouverneur Haasum et de ses propositions pour leur émancipation, ne commente pas ce rapport daté du 29 mars 1841 mais la lettre du 9 juin 1842 évoquée plus haut et qui se trouve dans les « Kolonialdepartementet arkiv / archives du Département colonial » des Riksarkivet / Archives Nationales de

Suède ; et manifestement le contenu de cette lettre n’est pas tout à fait le même puisqu’à titre d’exemples les informations fondamentales suivantes tirées de l’analyse de M. Tommos n’apparaissent pas dans le rapport N° 177 retranscrit et cité ici :

Arguments avancés par James Haarlef Haasum pour justifier du dédommagement des maîtres :

  • dans la plupart des cas ceux–ci étaient si pauvres que leurs esclaves en étaient le seul bien.
  • la Convention conclue à Versailles le 1er juillet 1784 entre le Roi de France et le Roi de Suède, pour l’échange de l’île à la Suède contre « la liberté d’entrepôt dans le port de Gothembourg » pour la France, stipule dans son Article Neuvième que « La préſente ceſſion ne préjudiciera en rien aux droits de propriété ou de poſſession appartenans aux habitans François et autres, qui juſqu'ici ont été ſujets du Roi Très-Chrétien en la dite Iſle; Ils continueront à en jouir ſous la ſouveraineté Suédoiſe, conformément à leurs titres et aux loix et uſages reçûs dans la dite Iſle, ſans que, ſous prétexte ou par une ſuite de ce changement de domination, il puiſſe leur être cauſé aucun trouble, gêne, ni dommage dans leur fortune particulière, ou dans les droits dépendans de leur propriété » : ne pas dédommager les propriétaires d’esclaves constituerait une enfreinte au dit-Traité [les dits-propriétaires étaient alors majoritairement des habitants de la Campagne : des habitans François, donc ; mais cet argument est tout de même étonnant car combien étaient-ils encore en 1846 qui étaient déjà là en 1784 ? preuve en fait que ces gens là étaient restés "bougrement"... François !].
  • l’exemple anglais dans lequel les propriétaires avaient été indemnisés.

Proposition des deux solutions suivantes pour l’indemnisation des propriétaires :

  • le rachat immédiat par la Couronne des 595 esclaves recensés alors à Saint-Barthélemy contre une somme de 97320 Piastres espagnoles [soit une moyenne de $ 163,50 par esclave]... c’est le cas déjà explicité dans le rapport N° 177.
  • un rachat échelonné sur 5 ans à raison de 10000 Piastres espagnoles par an [soit une moyenne de $ 84 par esclave, cette deuxième alternative étant deux fois plus rentable pour la Couronne]...

Le Gouverneur Haasum était à cette époque rentré en convalescence en Suède, d’où il a donc rédigé cette lettre, probablement en suédois, à l’attention du Kolonialdepartementets ; l’intérim était alors assuré à Saint-Barthélemy par M. Carl Ulrich à qui le Roi de Suède demandait, simultanément, de fouiller les Archives de la Colonie à la recherche de toutes « les ordonnances & mesures Relativement à la traite des noirs ou des esclaves, publiées en cette île » (cf. Très humble rapport N° 191)...

-----------------------------------------------------------------------------------------------Haut de page

La demande d'abolition par le Roi de Suède débattue au Parlement

Une Lettre du Roi « concernant l’abolition de l’esclavage à Saint-Barthélemy » saisit le "parlement" le 1er octobre 1844. Se basant entièrement sur les écrits du Gouverneur suédois et reprenant ses trois arguments (la notion de propriété, l'accord avec la France de 1784 et l’exemple anglais), il a estimé qu'il y avait désormais « des raisons suffisantes » pour « la fin rapide de l'esclavage ». Le Roi n’entend néanmoins pas que la Couronne assume seule les charges d’indemnisation prévues pour les propriétaires d’esclaves... Précisons tout de même que ce Roi évoqué jusqu’ici n’est plus le même homme : lorsque Haasum signe son Très humble rapport N° 215 le 25 Avril 1844 il ne sait pas encore qu’il s’adresse désormais à Oscar 1er et non plus à son père, Charles XIV Jean ou Bernadotte, qui régnait depuis 1818 et mort le 8 mars 1844 ; une nouvelle qu’il n’apprendra que début mai.

Depuis 1812, l’île de Saint-Barthélemy était administrée par le Département colonial, un des secrétariats dépendant directement de la Couronne de Suède; et plusieurs fois déjà il avait été clairement exprimé le souhait de se défaire de cette petite colonie devenue onéreuse mais aussi encombrante sur fond d’esclavage et de traite négrière. En 1845, le Roi de Suède, pour qui le fardeau allait devenir d’autant plus lourd étant entendues les sommes préconisées* pour l’émancipation, parvint à remettre l’administration de l’île au Département des finances, c’est à dire à la charge du "parlement" suédois : Saint-Barthélemy ne ferait donc plus partie du Domaine de la Couronne.
* à titre de "comparaison", nous pouvons prendre quelques exemples "en vrac" de sommes mentionnées ça et là dans la célèbre thèse du suédois Högström, S. Barthelemy under Svenkt Välde [St-Barthélemy sous le régime suédois] (1888) :

  • en 1815 un esclave vaut sur le marché 225 gourdes espagnoles.
  • le traitement du gouverneur est ramené de 7000 à 5000 piastres en 1823.
  • les dégâts de l’incendie de 1852 (135 maisons entièrement détruites, 4 à 500 personnes sans abris) furent évaluées à 80000 gourdes espagnoles.
  • les exportations "agricoles" de l’île pour 1855 sont évaluées à 17254 gourdes espagnoles.
  • en 1858, le Trésor de S.M. accorda à l’île 23312 Couronnes ; en 1859, 21681 Couronnes ; en 1860, 38779 Couronnes. Par la suite une subvention oscille entre 20000 et 25000 Couronnes.

Les débats de 1844-1845 furent d’emblée l’expression de réticences, notamment à la Chambre des Paysans, où quelques voix se firent entendre pour réclamer la vente de l’île à une puissance étrangère (sujet quelque peu récurent depuis 1817) en posant comme condition au repreneur d’y abolir l’esclavage. Le « Stats-utskottet » / "Comité du gouvernement" ayant proposé de discuter d’une participation à hauteur de 10000 Piastres espagnoles sur trois ans prélevée sur le fonds « Handel och Sjöfart [Commerce et Marine] », une voix à la Chambre du Clergé demanda de ramener cette participation de 10000 à 6000 Piastres espagnoles par an; une autre appelant une nouvelle fois à se débarrasser de cette île, laissant ainsi l’émancipation à la charge du nouvel acquéreur. À la Chambre des Bourgeois une voix s’opposa tout bonnement à toute émancipation. Il ressortit au final que le fonds de Commerce et de Marine pourrait se remettre de ces dépenses par une future et possible vente de l’île de Saint-Barthélemy. La Chambre des Paysans s’opposa quant à elle au dédommagement des propriétaires d’esclaves pour les sommes indiquées. Enfin, la quatrième Chambre du "parlement" suédois, la Noblesse, considérant que l’indemnisation ne devait pas être prélevée sur le fonds de Commerce et de Marine mais sur la Dette Nationale contre une future compensation, rejetait à son tour la proposition en l’état.
Le "Comité du gouvernement" choisit alors un compromis, en maintenant le prélèvement sur le fonds de Commerce et de Marine, mais en garantissant son futur remboursement. L’émancipation graduelle / « Gradual emancipation » fut ainsi entérinée, avant tout pour des raisons financières, mais aussi pour se prémunir des "troubles" éventuels qui pourraient résulter d’une émancipation massive. La résolution du parlement suédois étant adoptée le 19 mai 1845 : « Rikets ständers underdåniga skrifvelse, angående afskaffande af slaveriet på St. Barthelemy, no 212 ».

-----------------------------------------------------------------------------------------------Haut de page

La mise en place d'un comité pour l'évaluation

Le dénombrement "brut d’archives" de mai 1846 donnait à Saint-Barthélemy une population servile de 513 esclaves pour une population totale de 2605 habitants, se distinguant ainsi :

  • 1476 habitants à la Campagne dont 1016 blancs, 147 libres et 313 esclaves
    et s’agissant spécifiquement de la population servile :
    140 hommes et 173 femmes
  • 1129 habitants à la Ville dont 290 blancs, 639 libres et 200 esclaves
    et s’agissant spécifiquement de la population servile : 75 hommes et 125 femmes

On sait aussi, en s'appuyant sur les nombreuses études menées par le Centre de Recherche Caraïbes de Montréal, que 72 ménages sur les 267 que comptait la Campagne possédaient alors un ou plusieurs esclaves, de même 55 ménages sur les 197 recensés en Ville. Sur les 481 libres ou esclaves recensés à la Campagne sans distinction sociale (la somme diffère des chiffres "brut d’archives" [147+313=460] en raison des corrections apportées post-dépouillements), 55 résidaient au centre de l’île (quartiers du Gouverneur à Saint-Jean), 281 dans les quartiers « Au Vent » (Est) et 145 « Sous le Vent » (Ouest).

Les ordres du Roi de Suède furent enjoints dans une Lettre datée du 22 janvier 1846 [non encore localisée] et, ainsi que l’a écrit Victor Schœlcher, « l'acte libérateur fut promulgué dans l'île avec un règlement fort sage, donné par le gouverneur à Gustavia, le 22 mai 1846, et intitulé: Instructions sur l’émancipation graduelle des esclaves », en anglais : « Regulations and Instructions for the Gradual emancipation & Slave appraising Commitee », et dès le dimanche 17 mai les propriétaires d’esclaves avaient été convoqués pour désigner, le 20, leurs représentants au « Comité d’émancipation graduelle et d’évaluation des esclaves ou « Gradual Emancipation and Slave Appraising Committee » qui fut

constitué ce même 22 du mois de mai 1846, à l’Hôtel du Gouvernement de Gustavia, Saint-Barthélemy, s’agissant donc de rétribuer chaque propriétaire d’esclave(s) au juste prix de son bien. Présidé par le secrétaire du gouvernement, Gustaf Ekerman, qui fut l’unique membre désigné par le Gouverneur et qui allait donc "peser" deux voix lors des évaluations à venir (en vertu des dites « Regulations and Instrutions ... »), ce comité était composé de 4 autres membres. À Jonathan Hodge Bryan, échevin, et Moses L. Hassell, tous deux nommés par la Cour de Justice, il était adjoint deux membres élus par les propriétaires d’esclaves : comme déjà dans l’Ordonnance Royale du 6 septembre 1842 on aura ainsi veillé à ce que leurs voix ne soient pas prépondérantes. Comme de rigueur dans l’administration de l’île par les Suédois, on considéra distinctement la Ville de Gustavia d’un côté et le reste de l’île de l’autre : la Campagne. À la Campagne, vingt procurations furent établies pour ce vote, neuf pour la Ville, donnant souvent directement consigne de vote au mandataire; elles émanaient principalement des quartiers de la Grande Saline et du Grand Fond mais aussi du Marigot, et du quartier de L’Orient. Peu de ces propriétaires d’esclaves de la Campagne savaient écrire et signaient donc d’une « marque ordinaire en forme de croix ».

De nombreux propriétaires étaient des femmes, surtout en Ville. Les vingt-neuf propriétaires « Voters in Town » portaient à leur tête M. William B. Hodge avec une voix d’avance sur M. Richard Dinzey ; tandis que les soixante six propriétaires « Votans de la Campagne » préféraient de loin M. Eugène Duchatelard à MM. Antoine S. Delisle et Joseph Bernier, capitaine de la Milice du Vent. À noter que M. Delisle était aussi candidat « in Town ». [Si, pour la Campagne, on peut rapprocher les 66 propriétaires d’esclaves ayant voté des 72 ménages possédant au moins un esclave répertoriés par le Centre de Recherche Caraïbes de Montréal, le différentiel pour la Ville demeure important : 29 propriétaires ayant voté pour 55 ménages répertoriés... ?].

-----------------------------------------------------------------------------------------------Haut de page

16 mois de réunions du Comité d'émancipation graduelle

Conformément à l’article §.4. des instructions, les premières réunions du comité d’évaluation commencèrent le 15 juin 1846, et en l’espace de 4 jours pas moins de 205 esclaves furent tour à tour examinés. Le comité se réunit par la suite avec une grande régularité jusqu’en avril 1847, terme fixé le 26 mars par résolution du « Royal Council / Conseil Royal ["conseil municipal" local] » pour les séances d’évaluation; les évaluations s’effectuaient par série d’environ cinquante esclaves à chaque journée de réunion, du moins pour les 6 premiers mois, beaucoup moins par la suite. Chaque réunion s’achevait en fixant la prochaine au 15 du mois suivant « or earlier if necessary ». Evaluation ne signifiait pas affranchissement, encore fallait-il que les sommes soient perçues localement pour être redistribuées aux propriétaires qui étaient alors indemnisés par ce qui avait été baptisé « The Royal Compensation Fund » ou l’ « allocation Royale pour le rachat des esclaves ». Lorsque les crédits arrivaient, par termes de $ 10.000, le gouverneur convoquait alors une réunion du Comité d’émancipation et d’évaluation, afin qu’il lui soumette une liste d’esclaves à émanciper. Ainsi, le 20 juin 1846, 120 esclaves seront affranchis contre $ 9.981 payés aux propriétaires par la Suède une fois déduite la contribution des esclaves de $ 809. De même les 2 et 3 octobre 1846, deux réunions du comité d’évaluation étaient convoquées, sur ordre du Gouverneur qui informait avoir reçu un nouveau crédit de $ 10.000; il était de même demandé au dit comité de sélectionner parmi les esclaves ayant déjà fait l’objet d’une évaluation un nombre donné d’individus, selon les principes édictés par le Roi dans sa Lettre du 22 janvier 1846 : 121 noms, ou plutôt : prénoms, lui furent alors soumis pour un total de $ 10.707 duquel était défalqué la contribution des esclaves à hauteur de $ 697, ainsi arrivait-on à $ 10.010 : une pure opération comptable en somme et différence.

Fin octobre 1846, près d’un an tout juste avant la proclamation d’abolition définitive de l’esclavage à saint-Barthélemy, 432 esclaves avaient fait l’objet de l'évaluation et 221 d’entre eux avaient d’ores et déjà été affranchis. Le 16 novembre le comité évalua cinq nouveaux esclaves et le 15 décembre dix de plus. À cette date il est mentionné, pour la première fois, que neuf esclaves, tous évalués dès les premières réunions du mois de juin, s’étaient présentés spontanément pour s’acquitter de leur « slave contribution » : ainsi la N° 56 (sic) pour $ 10 ; ou pour en régler une partie : la N° 162 avançait $ 4 sur les 5 dus. Le 18 décembre 1846, une résolution du « Royal Council » enjoignait à ce que tout esclave qui n’avait pas encore fait l’objet d’une évaluation, soit déclaré, sous peine de perte du droit d’indemnisation. Le 15 janvier 1847, 17 nouveaux esclaves seront évalués et 15 se présenteront eu égard à leur contribution. À noter que lorsque viennent Sandrine, 24 ans, avec sa nouveau-née Rosalie, esclaves du président du comité, Gustaf Ekerman, celui-ci cède sa chaire à M. Uddenberg, nouveau secrétaire du gouvernement, pour présider à l’évaluation ; il en sera de même à chaque fois qu’un membre du comité se trouve concerné, jusqu’au lien de parenté avec un propriétaire venant faire évaluer son / ses esclave(s).

Le 1er février 1847 le Gouverneur informe de nouveau d’un crédit de $ 10.000 « in London » pour l’année en cours et les 4 et 5 février une nouvelle liste de 117 esclaves lui sera présentée, « for freedom ». Seront grever du dit-crédit les divers frais du comité d’émancipation et d’évaluation pour l’année précédente (papier, encre, rétribution du rédacteur etc… et une cloche). Le 17 février, un « Avis du Gouvernement » convie les esclaves sélectionnés à se présenter le lendemain, 18 février, à midi, dans la rue devant l’Hôtel du Gouvernement, pour être libérés par son Excellence le Gouverneur, à 1 heure... Il en aura coûté $ 9.899 à la Suède.

Les évaluations reprirent donc ainsi jusqu’au 15 avril, date à laquelle elles furent ajournées jusqu’à nouvel ordre du Gouverneur ou du « Royal Council », en application de l’avis du 26 mars. 514 esclaves avaient alors été évalués et 358 émancipés. Le 17 septembre 1847, le gouverneur James H. Haasum informe de la réception, la veille, d’une Dépêche de Sa Plus Gracieuse Majesté, signée du 23 juillet, et notifie que « tout esclave, non encore évalué, appartenant aux habitants de cette île, doit être déclaré et présenté au Secrétaire du Gouvernement dans les 3 semaines, c’est à dire : avant midi le vendredi 8 du mois d’octobre suivant » et devront faire l’objet d’une évaluation dans les règles et dans ce même délai imparti, au delà duquel plus aucun recours ne sera admis et examiné par la Couronne. Il est également « porté à la connaissance de tous ceux à qui il appartiendra que l’abolition de l’esclavage serait proclamée » le 9 octobre : « On Saturday, the Ninth, 9th, of October the abolition will be proclaimed, and Slavery will for ever cease to exist in this Island of Saint Bartholomew, with an exception only of such Slave or Slaves, who in due manner reported and present may at that time remain unpaid for », en souligné dans le texte : une date et une formule choisie par le Roi de Suède.

Le 22 septembre, une avant-dernière séance d’évaluation fut programmée et 7 esclaves furent examinés ; et dans la foulée, tous les propriétaires d’esclaves évalués jusque là reçurent leur compensation : $ 14.206, 157 émancipations. On devait rapporter le décès de 6 d’entre eux : ceux-là n’auront jamais connu la liberté à Saint-Barthélemy.

Entre temps des retardataires s’étaient donc manifestés, des esclaves absents de la colonie et jusqu’à des fugitifs y étaient retournés. La toute dernière réunion du « Gradual Emancipation and Slave Appraising Commitee » fut tenue le 8 octobre 1847 et les 8 derniers esclaves de Saint-Barthélemy soumis à évaluation... $ 584. Marie Françoise s’était fait connaître par une requête auprès du Conseil du Gouvernement en date du 29 septembre : propriété de Mons. Jean Mondésir Lédée de L’Orient, elle (Mélanie env. 38 ans) avait été vendue le 3 décembre 1844 ainsi que ses 3 filles (Elise env. 16 ans, Reinette env. 13 ans et Catherine env. 11 ans) à la mort de son propriétaire pour un total de 255 gourdes courantes, et ce afin de palier les « pecuniary inconvenients » laissés par ce dernier. M. Ed. Garrain / Garrin qui avait ainsi acheté « his children » (en souligné dans le texte) et les avait manifestement affranchi depuis, n’en avait pas fait de même avec Mélanie et celle-ci en était restée à sa condition d’esclave avec toutefois la promesse verbale d’être libérée une fois d’avoir travaillé suffisamment longtemps à son service pour que ces services équivalent à la valeur payée pour son achat. Or il se trouva que le recenseur avait renseigné, en mai 1846, pour la « liste de famille » de M. Edouard Garrin, que ses esclaves avaient été achetés sous conditions de liberté, et c’est pour cette raison que Marie Françoise / Mélanie avait été systématiquement déboutée de ses demandes à chaque fois qu’elle s’était présentée devant le comité d’évaluation. Il fallut alors attendre le 8 octobre pour que les assesseurs du recenseur attestent que les esclaves de M. Garrin n’avaient pas été achetés « avec conditions de liberté »...

$ 44.680 voilà au bas mot ce qu’aura coûté au final à la Suède (hors dépenses du Comité d’émancipation et d’évaluation) la liberté de ses 523 esclaves de Saint-Barthélemy, bien loin tout de même de la fourchette des Ctes $ 97538 à $ 121650 préconisée par le Gouverneur Suédois dans son rapport de mars 1841.

-----------------------------------------------------------------------------------------------Haut de page

Des tableaux de dédommagement des propriétaires pour 529 esclaves

Les divers tableaux contenus dans les registres du Comité d’émancipation et d’évaluation, concernant les 529 derniers esclaves de Saint-Barthélemy, ont été "synthétisés" et sont désormais accessibles, sous cette forme. Comme ordonné à l’article §.11. des « Regulations and Instructions for the Gradual emancipation & Slave appraising Committee », ils renseignent par colonne : d’un numéro d’ordre : les esclaves se suivent généralement par lien de parenté ; du nom de l’esclave : le plus souvent son prénom ; de son lieu de naissance ; de son âge ; du nom de son propriétaire ; de la précision sur celui qui faisait la demande d’évaluation : le propriétaire, le propriétaire et son esclave, ou l’esclave lui-même; de sa valeur estimée par le comité ; de sa valeur estimée par son propriétaire ; du montant de la contribution de l’esclave, le tout exprimé en $ = Spanish Dollars ; les deux dernières colonnes étaient intitulées : « General conduct and character [Conduite générale et caractère] » et « Health Strenght and ability to work [Santé Force et capacité au travail] » et étaient renseignés « Good », « Passable » ou « Bad » ; et enfin la dernière colonne permettait au comité d ‘inscrire un avis ou des remarques éventuelles.

Ces pièces d’archives sont particulièrement riches d’enseignements et ont d’ailleurs déjà fait l’objet de plusieurs dépouillements : en 1977 tout d’abord, par le professeur Hannes Hyrenius de l’Université de Göteborg, puis dans les années 1980 à 1990 par les chercheurs du Centre de Recherche Caraïbes de Montréal qui ont pu ainsi confronter ces tableaux d’évaluation aux recensements pour mieux suivre les évolutions des populations des « libres de couleurs », et des esclaves puis émancipés de Saint-Barthélemy. La sur-représentativité des femmes, surtout en Ville, et le fait qu’en 1846 environ quarante pour cent des esclaves avaient moins de quatorze ans, avaient ainsi et entre autres, déjà

été mis en évidence.

Pour en tirer encore ici quelques informations sommaires, en préambule à une étude plus approfondie, on notera surtout qu’aux jours de leur évaluation, la majorité des esclaves appartenait à des propriétaires provenant de la Campagne et non de Gustavia. La grande majorité de ces esclaves était née, esclaves, sur l’île de Saint-Barthélemy : 71 sur 529 étaient né(e)s ailleurs parmi lesquels 24 avaient été introduit(e)s directement d’Afrique ; pour ces 71 cas, la mention « introduced here previously to 1831 » était de rigueur, car 1831 marquait localement l’entrée en vigueur d’une loi adoptée par le "parlement" suédois en 1830 et instituant la peine de mort pour quiconque serait convaincu de pratiquer la traite, tout en laissant néanmoins la possibilité de commercer des esclaves en l’île même. Lors de l’évaluation, les critères « General conduct and character » et « Health Strenght and ability to work » étaient très majoritairement renseignés « Good », quelques fois « Passable » et beaucoup plus rarement « Bad ». Les enfants en bas âge étaient généralement estimés autour de $ 25, les jeunes enfants autour de $ 50, à partir de 15 ans les prix grimpaient au-dessus des $ 110, les adultes valaient jusqu’à $ 160 mais au-delà des 60 ans dépréciés autour des $ 50, soit au final une moyenne de $ 85,5 par esclave. Les propriétaires en réclamaient généralement un peu moins du double mais rares furent ceux qui contestèrent la somme fixée. Les hommes adultes avaient plus de valeur que les femmes, le contraire chez les enfants. La contribution des esclaves oscillait le plus souvent entre $ 8 et $ 12. L’ analyse des nombreux tableaux établis par le comité d’émancipation et d’évaluation montre par ailleurs que les valeurs de cette même contribution varient parfois, le plus souvent à la hausse, entre le "tableau d’évaluation" et le "tableau de compensation", pour une même case donnée...

-----------------------------------------------------------------------------------------------Haut de page

L'esclavage aboli mais...

Les proclamations d'abolition du Gouverneur suédois de Saint-Barthélemy furent suivies, ce 9 octobre 1847, de deux lettres exprimant toute la gratitude, d’une part des émancipés de la Ville, en anglais, et de l’autre en français des émancipés de la Campagne; signées de neuf croix de la main et treize paraphes de vingt-deux émancipés de la Ville et de vingt croix de la main de vingt émancipés de la Campagne. À noter, au bas de ces lettres, que ceux-ci accolent majoritairement à leur prénom le nom de leur ancien propriétaire.

Si en 1846 l’article §.6. des « Instructions sur l’émancipation graduelle des esclaves » indiquait explicitement qu’il n’avait pas été prévu de fonds propres pour pourvoir à l’éducation et à l’aide des futurs émancipés, ce fut chose faite par un Règlement de 13 articles en date du 11 janvier 1848, de la main du Roi Oscar, statuant de la création d’un « Emancipation - Poor - Committee » chargé de venir en aide aux esclaves émancipés les plus pauvres et d’en déterminer les bénéficiaires.

L’histoire ne se finit donc pas là, et les recensements de 1853,

1854 et jusqu’en 1857 de toujours distinguer 3 colonnes, intitulées A, B et C... sous-entendues : « Whites », « Coloured » et « Emancipated » ; et les émancipés d’être par la suite "pistés" par un petit "é" dans une dernière colonne sans titre, et ce jusqu’au tout dernier recensement suédois de décembre 1872 ; soit plus de vingt-six ans après l’abolition de l’esclavage à Saint-Barthélemy et moins de six ans avant la rétrocession de l’île à la France. Il reste encore beaucoup à faire pour connaître en détails le sort exact qui leur fut réservé, et faire aussi toute la lumière sur cet exode qui fera par la suite de l’île de Saint-Barthélemy cette « perle normande des Caraïbes » bien connue des médias... Une recherche scientifique des plus complexes et pour laquelle les chercheurs du Centre de Recherche Caraïbes de Montréal ont en leur temps baissé les armes ; « Le jumelage des mentions d’esclaves comportait des difficultés énormes et restait incertain. Bien que je les aie en bonne partie jumelés, l’investissement qu’exigeait la mise à jour du fichier et surtout son exploitation était trop élevé... » devait avouer François Nault, dans son mémoire de maîtrise : Structure et cycle de vie des ménages de la population rurale blanche à Saint-Barthélemy de 1840 à 1854.

Bibliographie (abolition de l'esclavage & Saint-Barthélemy)

  • 2008. [Fr] COMITÉ DE LIAISON ET D'APPLICATION DES SOURCES HISTORIQUES. Histoire de l'abolition de l'esclavage à Saint-Barthélemy, île de Nantes.
  • 2007. [Sv] SCHIBBYE, Martin. Svensk handel med slavar 1784-1847 - Varför infördes och avskaffades slaveriet på den svenska kolonin S:t Barthélemy [Le commerce suédois d'esclaves, 1784-1847 - Pourquoi l'esclavage a t-il été introduit et aboli dans la colonie suédoise de Saint-Barthélemy], Stockholms universitet, Ekonomisk-Historiska institutionen, Magisteruppsats [Mémoire de maîtrise], 88 p. Édition en ligne.
  • 1996. [Sv] BARCK, Mårten et Tobias BORGSTRÖM. Redaktör Bergstedts dilemma. En studie av abolitionism och anti-abolitionism i The Report of Saint-Bartholomew 1804-05 [Le dilemne de l'éditeur Bergstedt. Une étude sur l'abolitionisme et l'anti-abolitionisme dans The Report of Saint-Bartholomew 1804-05], Stockholms universitet, B-uppsats i journalistik [Essai en journalisme], 76 p.
  • 1994. [Sv] BORGSTRÖM, Tobias. Angående avskaffandet av slaveriet på S:t Barthélemy. Analysis av en svensk riksdagdebatt [À propos de l'abolition de l'esclavage à Saint-Barthélemy. Analyse d'un débat parlementaire suédois], Stockholms universitet, Uppsats i statsvetenskap [Essai en sciences politique], 32 p.
  • 1993. [En] MAYER, Francine M. et Carolyn E. FICK. « Before and After Emancipation : Slaves and Free Colored of Saint Barthélemy (French West Indies), in the 19th Century [Avant et après l'Emancipation : esclaves et libres de couleur de Saint-Barthélemy (Antilles françaises), au XIXe siècle] » dans Scandinavian Journal of History, Jyväskylä (Finlande), vol. 18, no 4, p. 251-274.
  • 1992. [En] MAYER, Francine M. et Carolyn E. FICK. « Slavery, Slave Emancipation and Social Reorganization in Nineteenth-Century Saint-Barthélemy, French West Indies [Esclavage, émancipation et réorganisation sociale au XIXe siècle à Saint-Barthélemy, Antilles françaises] » dans Le Peuplement des Amériques, Veracruz, Actes du congrès de l'Union internationale pour l'étude scientifique de la population (UIESP), vol. 1, p. 233-259.
  • 1987. [Fr] GONTHIER, Denis. Abolition de l'esclavage et transformation des ménages de la population rurale de couleur, Île antillaise de Saint-Barthélemy, de 1840 à 1857, Montréal, Université de Montréal, mémoire de maîtrise co-dirigé par Yolande Lavoie et Francine MAYER, 127 p.
  • 1847 (livraison du 10 janvier). [Fr] SCHŒLCHER, Victor. « Abolition de l'esclavage dans l'île suédoise de Saint-Barthélemy » dans Extrait de la revue indépendante, Paris, quatrième édition, Imprimerie Schneider et Langrand, p. 11-15.
  • 1843. [Sv] ALEXANDER, George William, et Benjamin Barron WIFFEN. Tankar om nödvändigheten och pligten af slaveriets omedelbara avskaffande på ön S:t Barthelemy [Pensées sur la nécessité et l'obligation morale de l'abolition immédiate de l'esclavage sur l'île de Saint-Barthélemy], Stockholm, L.J. Hjerta.

« L'abolition de l'esclavage » sur le web